Vous venez de quitter une journée nouvelle, avec un texte qui vous plaît. Lors de la phase de partage, vous avez noté l’appréciation des gens qui vous ont accompagné… bref vous avez conquis votre premier public. Si vous voulez savoir comment présenter votre texte pour que l’intégrer facilement à un livre, par exemple des éditions Première Ligne, voici quelques conseils à suivre.

Une (petite) dose d’humilité

Tout d’abord, rappelez-vous d’où vient votre texte. Il s’agit d’un brouillon, surgi spontanément lors d’une séance d’écriture créative. Ce texte a besoin d’être travaillé et revu pour atteindre un niveau de qualité littéraire suffisant. Même si vous êtes très content de cette version (à juste titre), vous pouvez mieux faire en transformant un texte lu en texte prêt à être édité.

Soyez critique avec votre texte et acceptez qu’il soit critiqué par son (futur) éditeur.

Les grandes lignes du fichier

Préparez un fichier unique qui ne contiendra que votre œuvre. Utilisez ces recommandations pour formater votre texte.

Veillez à respecter les consignes suivantes pour la bonne clarté (au sens propre) de votre texte. Un texte lisible est un texte que l’on peut voir et revoir plus facilement. Il faut taper votre texte dans un traitement de texte. Utilisez les réglages suivants.

  • Taille des caractères : 12
  • Police de caractère : Times New Roman. Inutile de faire dans l’exotisme, de toute façon, l’éditeur au besoin choisira sa police de caractères au moment de construire le livre. Là, l’objectif est d’être lisible.
  • Marge gauche : 3,5 cm, pour laisser place à la numérotation des lignes, afin de pouvoir échanger avec l’éditeur au moment de la révision.
  • Marge droite, en haut et en bas : Rien de moins que 2,5 cm, pour ne pas remplir une page.
  • Interligne : 1,5
  • Numérotation des lignes.
  • Pas de numérotation des pages
  • Pour commencer : un titre en majuscule
  • Sur la ligne suivante, aligné à droite, le nom de l’auteur tel que vous voulez apparaître dans le recueil (votre vrai nom ou un pseudo).
  • Sur la troisième ligne, un décompte des mots et des signes de votre nouvelle.
  • Nommez le fichier en commençant par votre nom, le titre de l’œuvre, le type du texte (ici une nouvelle) et la version. Par exemple : TGautier_LaCafetiere_Nouvelle_V0

Note : vous pouvez télécharger ici un fichier LibreOffice, et ici un fichier Word 365 qui respectent ces règles.

La typographie

Les règles de la typographie sont immuables et doivent être respectées. Nous ne citerons que les plus courantes :

  • Pas d’espace autour d’une apostrophe ;
  • Les signes de ponctuation simple (virgule et point) sont sans espace à gauche et avec un espace à droite ;
  • Les signes de ponctuation doubles (point-virgule, deux-points, point d’exclamation et point interrogation) sont précédés d’espace et suivis d’espace ;
  • On utilise les guillemets « français » et non les guillemets « anglo-saxons ». Ces signes ne sont pas séparés de l’expression qu’ils encadrent par une espace, mais au besoin l’expression encadrée commence et finit par un espace.
  • On n’utilise jamais deux espaces côte à côte : « une seule et c’est tout ! ».
  • Les dialogues commencent par un tiret semi-cadratin. Vous n’avez pas besoin d’indiquer avant chaque phrase quel personnage parle, comme les textes de théâtre.

Les autres règles de mise en page

Retrait de la première ligne, espacement entre les paragraphes, nous conseillons de ne pas perdre de temps sur cette partie pour présenter votre texte, puisque l’éditeur le remettra en page selon les règles qu’il aura choisi pour son recueil.

Comment connaître la longueur d’un texte ?

Une nouvelle, c’est d’abord un texte plus long que ce qui est écrit lors d’une proposition d’écriture. Les Anglo-saxons comptent en nombre de mots, et les Français en signes (espaces compris).

Dans Word, allez dans l’onglet « Révision » puis cliquez sur « Statistiques ».

Dans LibreOffice, vous trouverez l’information dans le menu Outils > Nombre de mots

Pour une nouvelle, il faut compter jusqu’à 15 000 signes.

L’orthographe et la grammaire

Corriger un texte imprimé pour un recueil
Image by Lorenzo Cafaro from Pixabay

Plaie de l’autoédition, les fautes d’orthographe et de grammaire sont autant de preuves d’amateurisme, qui vont détourner l’attention du lecteur de l’histoire qu’il est en train de lire. L’éditeur, bien sûr, se doit de les corriger, mais autant lui alléger cette tâche. Un texte révisé avec attention est une politesse envers son lecteur. Il y a plusieurs possibilités de corriger son texte, de manière gratuite, et aussi de manière payante.

Les correcteurs intégrés

Faites appel aux vérificateurs orthographiques intégrés au traitement de texte. Vous détecterez facilement les mots mal orthographiés comme « absents du dictionnaire ». La correction de grammaire est un peu moins efficace. Pour LibreOffice, installez un module gratuit spécifique pour la grammaire, Grammalecte.

La correction en ligne

De nombreux sites proposent une correction orthographique, certains de vérifier des règles de grammaire. Cherchez sur votre moteur favori de tels sites (par exemple avec la requête « corriger un texte gratuitement »).

Nous vous recommandons en particulier le site Reverso. N’hésitez pas à en essayer d’autres.

Astuce : certains sites limitent la taille du texte révisé. Si votre texte est plus long, passez-le au vérificateur en plusieurs fois, en faisant des copier/coller de chaque partie.

Faut-il payer une révision ?

À Ateliers Première Ligne, nous ne conseillons pas de faire appel à des « professionnels » qui vous font payer des corrections. Le tarif est assez élevé pour un résultat qui n’est pas démontré. Si vous souhaitez « investir » dans la correction de textes, utilisez plutôt un logiciel semi-professionnel, comme expliqué dans le paragraphe suivant.

Un logiciel payant, alors ?

Utiles uniquement si vous voulez investir dans la révision de vos écrits, ces logiciels vont analyser finement votre texte. En plus des corrections classiques d’orthographe et de grammaire, ces logiciels vous proposent :

  • Des corrections de grammaire plus avancées que celles dans les logiciels intégrés au traitement de texte ;
  • De pointer les répétitions (bien utile au moment de revoir son texte)  ;
  • des dictionnaires (synonymes, définition, conjugaison, cooccurrence) d’accès plus rapide que d’aller chercher l’information sur Internet
  • un indice de lisibilité, qui sert surtout pour les textes non littéraires

Note : Ateliers première Ligne utilise pour ce site et ses livres un tel logiciel.

Conclusion

Nous avons passé en revue le format d’un fichier pour nous soumettre un texte. Nous avons rappelé des règles élémentaires de typographie. Puis, nous avons évoqué les différents moyens de réduire le nombre de fautes d’orthographe et de grammaire dans un texte, que ce soit par des sites Internet gratuits ou par des logiciels payants.

Si votre texte est retenu, vient alors le temps des corrections éditoriales, qui est le principal intérêt de passer par un éditeur. Ce point fera l’objet d’un autre article.